Parfum & Cinéma, abécédaire olfactif de Valérian Cadici

Passionné de cinéma depuis son enfance à Nancy, c’est en 2010 que Valérian arrive à Paris pour intégrer le CLCF (Conservatoire Libre du Cinéma Francais). Sorti major de sa promotion, il réalise rapidement que ce diplôme ne suffira pas à lui ouvrir toutes les portes. Il commence donc par travailler dans le domaine de la communication, puis réalise des courts-métrages. Il est lauréat de festivals renommés (Festival de Meudon, Comédie+, Le p’tit clap, Les écrans de l’humour, …), ce qui ne suffit pas encore à déclencher des projets de plus grande ampleur.
Il continue donc à travailler dans la vidéo par le biais de courts-métrages, documentaires, vidéos promotionnelles, notamment pour un duo de magiciens avec lequel il fera le tour du monde.
La période covid va marquer une transition dans son parcours. De retour à Nancy, il travaille sur des projets publicitaires, et de communication pour les réseaux sociaux, …
Mais cela ne constitue pas pour lui un épanouissement professionnel, et son objectif reste le cinéma. C’est à ce moment-là, en juin 2023, via une vidéo sur son compte Instagram, qu’il décide de se lancer le défi de réaliser son premier long-métrage en un an !
En septembre il commence à réfléchir au scénario, suite à des soucis familiaux qui ralentissent l’avancée du projet, c’est finalement en janvier 2024 que le projet redémarre: le lieu du tournage en Drôme provençale est réservé pour trois semaines, les castings s’organisent, le scénario se peaufine et à l’été 2024 le défi est relevé !
Découvrons ici l’abécédaire des souvenirs olfactifs de ce jeune réalisateur, passionné d’images mais aussi d’odeurs.

B comme Bois

Les notes boisées sont des notes que j’aime porter, de l’iris boisé de Dior Homme, au oud oriental de The Moon de chez Frédéric Malle. J’aime également les notes plus fraîches telles que Virgin Island Water de chez Creed qui sent la coco.

E comme Enfance

Mes parents étaient traiteurs, et ils recevaient leurs commandes de pain sous forme de gros pains de campagne tranchés et emballés. Quand on ouvrait cet emballage plastique, il s’échappait une odeur intense de pain mais aussi et surtout de levain. Cela reste un souvenir olfactif très encré dans ma mémoire. C’est un peu l’odeur de mon enfance.

F comme Figue

Il y a un parfum qui n’existe plus aujourd’hui hélas, qui est Wild Fig & Cassis de chez Jo Malone, qui était le parfum de ma mère, mais qu’elle avait aussi en bougies pour parfumer la maison. Paradoxalement pour moi, il évoque un peu les premiers moments de liberté. Une période durant laquelle je commençais à m’émanciper, mais une fois rentré à la maison cette odeur me sécurisait.

L comme Lavande

Parce que c’est le titre que j’ai choisi pour mon long métrage : L’odeur de la lavande.
Outre le fait que le film a en grande partie été tourné en Drôme provençale, cela évoque aussi et surtout le côté relaxant, apaisant de cette odeur.
Le film raconte l’histoire d’Emma, jeune photographe en prise aux angoisses et aux moments de doutes de son début de carrière, qui va être invitée à passer des vacances en Provence avec une bande d’amis afin de présenter son travail à un collectionneur d’art renommé. La lavande plante donc le décor du film, et symbolise à la fois le besoin de calmer ses angoisses, mais aussi le souvenir de bons moments passés, de l’été et du soleil de la Provence.

M comme Machine

Quand je dis machine je pense lave-vaisselle, cette odeur de détergents chauds que l’on sent quand on ouvre un lave-vaiselle est une odeur que je déteste ! C’est un souvenir de conflits familiaux lorsque j’étais enfant car mes parents pensaient que je voulais juste échapper à la corvée de rangement, mais en réalité c’est une odeur qui aujourd’hui encore me dérange énormément.

P comme Pop corn

Parce que pour moi c’est l’odeur du cinéma ! Que ce soit le pop corn en train de cuire, ou celle diffusée dans l’entrée des cinémas, cela me renvoie immédiatement à cet univers, à ce lieu, et à ces moments passés à aller voir les dernières sorties.

N comme Neuf

Il y a une odeur que j’adore : c’est l’odeur des fascicules neufs, comme celle des notices de jeux vidéos, ou des cartes pokemon ! Je trouve cela hyper addictif et régressif.

R comme Rose

Enfant j’allais souvent en vacances en Italie, à côté de Venise, toujours dans le même hôtel. Et cet hôtel utilisait un produit pour laver les sols avec une odeur de rose que je n’ai sentie que là-bas et qui pour moi est très liée aux années 90.

V comme Vin blanc

Plus particulièrement le vin blanc chaud, les plats en sauces, cette cuisine de grand-mère qui est très liées aux souvenirs des repas de famille dans l’Est de la France ! Mon père cuisinait beaucoup ce genre de plats, pour moi c’est un peu l’odeur de l’hiver, de la soupe à l’oignon, des plats familiaux réconfortants.

Si le cinéma est connu pour être le septième art, c’est également par le prisme artistique que Valérian voit une passerelle entre cinéma et parfum : « Dans le deux cas, cela reste de la création. Je considère le parfum comme un art car il peint des paysages olfactifs tandis que le cinéma peint des univers visuels. L’un est un art invisible, l’autre visible. »
Ce croisement des univers artistiques, la démarche de création, la naissance d’une idée jusqu’à sa mise en œuvre, sont des sujets qui le passionnent.
S’il a déjà la tête pleine de nouveaux projets à venir, la sortie de son film L’odeur de la lavande est prévue pour 2025 et à suivre sur sa page Instagram @valeriancadici